mercredi 10 juin 2009

Latente

Comme à chaque veille de réponse, je ne dors plus. Voici maintenant près de 2 mois que j'ai soumis mon scénario à la Sodec pour du financement à la production. Un mois à Téléfilm.

Heureusement, l'autre grande demande qui allait décider ce qui adviendrait de mon été est arrivée la semaine dernière. Ce n'est pas comme un oui à la production, mais c'est quand-même un oui. Et comme ce séjour d'immersion en Catalogne est motivé par l'exploration préalable à la réalisation de L'Immersion d'Étienne Dersonne, je me dis qu'il y a encore ça de gagner pour le film. Et ça apaise mon amour propre (que j'ai l'habitude de malmener).

En théorie, il ne reste que 48h avant la première réponse.
En attendant, je fredonne un air des Ramones...

mardi 10 février 2009

Totale fiction

C'est fini ! Mon scénario est fini !

Mais tout d'abord, je voulais souhaiter la bienvenue à la petite Mia. Elle ne pourra malheureusement pas lire cette salutation elle-même, étant donné qu'elle est née hier à sept heures moins dix. Félicitations à Sophie et Pascal, fiers parents !

Sophie, c'est ma petite sœur (dans le sens de celle qui est née après moi, en opposition à l'autre qui est née avant... non dans le sens qu'elle serait de petite taille... on s'entend). Enceinte depuis près de 9 mois et demi, il aura fallu la provoquer pour que la petite Mia (effectivement de petite taille) veuille bien quitter son nid douillet. On la comprend, la pauvre. Au moins là-dedans, on est certain qu'il fait toujours chaud !

Il aura également fallu qu'on me provoque pour que j'accouche. Ça prend parfois des claques pour qu'on augmente le régime de la machine. Faut croire que ma machine en avait besoin. Je me suis attelé au travail, et j'ai enfanté de la version finale d'Immersion. Ça y est, c'est fini ! Comme je l'ai souvent prédit dans les entrées de ce journal, il s'agit probablement du meilleur scénario... que j'aie écrit jusqu'ici! À peine noircissait-il le papier en sortant de l'imprimante que je l'ai reconnu ! Mon tout petit. Immersion n'est finalement pas le nom qui lui convient. Je l'ai remarqué toute suite, ça ne lui allait pas du tout...

Totale fiction a fini de naître aujourd'hui, le 10 février. Léger, faisant tout juste 93 pages, il est néanmoins robuste et énergique, rempli de péripéties, de mises en scènes audacieuses et de fabulations.

On demande souvent aux artistes comment ils font pour reconnaître l'œuvre, pour savoir qu'elle est finie. Dans le cas de Totale fiction, j'ai souvent annoncé que j'avais terminé une version, ou que j'avais atteint une nouvelle étape, mais jamais encore je n'avais ressenti que j'avais fini. On le sait à cause de ce petit quelque chose de plus, cette approbation inconsciente, ce sentiment de plénitude à la lecture du résultat. Le sentiment d'être arrivé à destination.

Et ma destination, cette fois-ci, c'était la 13.13. Chaque version précédente m'approchait du but sans jamais m'y faire toucher. Comme la courbe d'une équation exponentielle. À chaque nouvelle version, je m'efforçais de me convaincre que c'était la bonne, sans jamais sentir le travail accompli. J'aurais voulu que ce soit plus facile, et que je puisse atteindre la version finale plus rapidement. Mais la tâche à accomplir était audacieuse. Le récit est complexe, truffé d'absurdités et parcouru par des couches narratives qui s'enchevêtrent jusqu'à n'en former qu'une.

J'ai donc avancé pas à pas, version par version, en laissant le temps à l'histoire de se matérialiser avec la bonne courbure, en me servant des éléments solides de la version précédente pour y déposer les nouvelles scènes. Je sais, je me plaignais encore la semaine dernière d'avoir été refusé en production, et maintenant me voici, avouant mes propres torts. J'avoue ne pas en avoir été pleinement satisfait, de ce scénario... Pour me défendre, je dirai seulement que j'avais aussi la force d'inertie contre moi. Celle qui fait qu'à un moment donné, on ne veut plus rien changer. Qu'on se satisfait de l'imparfait...

En tous cas, maintenant mon scénario est complet. J'oserais même dire accompli. Je ne présente pas le scénario au financement avant le mois de mars ou même avril (je sais plus), alors j'aurai le temps d'en corriger les quelques impurtés qui pourraient encore s'y trouver. Reformuler certaines phrases, enlever parfois une virgule, peut-être même corriger des fautes d'orthographe (non, vraiment ?).

Reste à vous dire au revoir. En principe, mon travail de scénariste est terminé. Avec un peu de chance (et la SODEC de mon bord...), ce blog d'écriture se transformera peut-être prochainement en journal de pré-production.

mardi 20 janvier 2009

Un grand naïf

Eh oui ! Je suis toujours là ! J'écris chaque jour depuis le 5 janvier.

Je le crois encore, il faut plus de naïveté que quoi que ce soit d'autre pour faire un film. À force de se leurrer à petite dose, on finit par avancer pas à pas dans la bonne direction. Parce qu'après trois ans de travail, un refus de passer en production pourrait être fatal. On nous dit que ça n'a rien de personnel, que ça n'a rien à voir avec le talent, etc. Je crois justement que c'est très personnel. Aucun créateur ne reçoit un refus avec le sourire. Lorsqu'on passe trois ans à faire progresser une idée, c'est parce qu'on y croit. On y investit le meilleur de soi. On EST le projet. Et c'est là que la naïveté est primordiale.

Si on ne se fait pas un peu d' « à croire », il n'y a aucune façon d'encaisser le coup et de continuer à travailler comme au premier jour. Il FAUT se leurrer en se disant qu'ils n'ont pas compris l'essence du projet. Voilà le cliché pur de l'artiste, et il doit faire son œuvre pour qu'on ait envie de continuer pour leur montrer qu'ils se sont trompés.

On dit souvent que c'est ce qui distingue les sportifs des artistes. Parce qu'en sport, on ne peut pas se faire à croire, puisqu'il y a nécessairement un gagnant et un perdant. Pourtant, je crois que nous vivons le même combat, artistes et sportifs. Un combat solitaire. C'est le combat de la naïveté que certains appellent la confiance en soi. Pour arriver à se dépasser à un tel point qu'on finit par gagner, il faut que dans sa tête on y ait d'abord cru. Et le sport regorge d'histoires de gens qui se sont distingués malgré les obstacles, malgré que les autres ne les voyaient pas comme des gagnants au départ. Que ce soit Maurice Richard ou Wayne Gretzky (en bon québécois, quand je dis sport, je dis en fait hockey...). Voici deux grands naïfs qui ont eu la tête tellement dure qu'ils ont réussi à atteindre leur objectif. Par leur puissance mentale (le mental !). C'est peut-être d'ailleurs à cause de leur grande naïveté qu'ils sont devenus des gens d'exception. En plus d'avoir développé un talent physique, ils ont développé une force de caractère exceptionnelle. Indestructible !



En revanche, si en recevant un refus, je m'assoyais sur mon scénario en me disant que mon projet est déjà parfait, et qu'ils auront juste à mieux le lire la prochaine fois, je serais dans le champs pas à peu près ! Accepter la critique est d'ailleurs la deuxième force qu'on demande d'un wannabe cinéaste.

Je me leurre donc un peu en ce début janvier, après avoir reçu les critiques du comité de lecture. En toute naïveté, je me dis que le temps est mon meilleur allié. Parce que c'est vrai, il me faut du temps pour murir mes idées. J'ai maintenant le loisir de recommencer mon travail pour rendre mon scénario encore meilleur ! Mon plan de réécriture contient probablement les meilleures idées que j'ai eu depuis plus de six mois !

Vous ai-je déjà dit que je prépare le meilleur scénario de tous les temps ?