mercredi 20 août 2008

Premier anniversaire

Je ne l’ai pas à proprement dit « célébré », mais une première année de scénarisation vient de s’écouler. Je n’ai pas l’impression que ça fait très longtemps, mais en relisant récemment les entrées de mon journal, je constate que je ne me suis pas pogné le cul !

Je suis content de garder les traces de mon journal sur Internet cette fois. Pas pour l’exhibitionnisme qu’il me fait pratiquer (bonjour à mes deux lecteurs assidus, allo Maman !), mais bien parce que je ne peux pas l’égarer. Encore la semaine dernière, mon petit cahier « Immersion II » a bien failli prendre la clé des champs ! Heureusement, j’ai (finalement) retenu les leçons des trois autres… j’avais écrit mon nom dedans, et un serveur du Touski m’a rappelé avant même que j’aie constaté mon oublie.

J’en ai semé des petits cahiers dans ma vie. Le dernier contenait le journal de bord que nous écrivions méticuleusement Émilie et moi lors de notre séjour en Espagne. Il est demeuré sur un téléphone public d’une place de Tarragona.

Le cahier que je pleure le plus est celui qui contenait mon journal de production de La Planque. Je l’avais tenu tout au long de la pré-prod et du tournage , mais c’est en retournant sur le site clandestin pour tourner un insert que je l’ai laissé, le plus vraisemblablement sur le toit de l’usine abandonnée. J’y suis retourné par la suite, en vain.



Voici l’insert en question. Comme nous avions déjà suffisamment profité de la générosité de nos deux acteurs, c’est l’auteur de ces lignes qui se promène avec le sac du butin. J’en ai perdu mon petit cahier...

Je n’ai jamais su exactement où j’ai égaré celui qui renfermait le journal de mon séjour européen de 2000, bien que je l’aie probablement perdu au tout dernier matin. Ingo et moi avions brossé de façon magistrale dans les bars de Duisburg avant de nous assommer définitivement avec du scotch et de tomber autour de 7h du matin. C’est par miracle que j’ouvre les yeux à 8h50, dix minutes avant le départ de mon train vers l’aéroport. Le train a eu 10 minutes de retard (un train allemand !). En vingt minutes, j’étais assis dans un train, transpirant l’alcool, endurant difficilement chaque seconde éveillée. J’ai dormi tout le trajet, puis à l’aéroport et dans l’avion. Je n’ai jamais revu mon petit cahier.

Bref, comme mes états d’âme d’écrivain se retrouvent sur le ouèbe sur deux sites parallèles, je m’assure de ne pas revivre la frustration de perdre ma mémoire (que j’ai plutôt courte).

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Voilà bientôt un mois que je me suis mis à la réécriture d’Immersion. Je peux dire d’emblée que l’exercice est plus ardu que ce à quoi je m’attendais.

C’est un peu comme la rénovation. On travaille beaucoup plus fort à redresser un mur croche qu’à en construire un flambant neuf (je peux vous en dire quelque chose). Chaque fois que j’enlève une scène ou que je change des éléments dramatiques, c’est l’ensemble du récit qui s’en ressent.

J’ai encore des doutes en ce qui concerne la fin du film. En fait, pas tant la fin que le climax. Je ne veux pas utiliser la recette classique, j’essaie même de l’éviter, mais j’aimerais bien que mes ingrédients du début soient plus actifs dans l’explosion préfinale. Que l’ensemble du récit participe au climax pour que l’aboutissement soit ultime et complet !

Je cherche à me nourrir d’œuvres inspirantes. J’ai plongé férocement dans la lecture, dévorant trois livres en moins d’une semaine. Moi qui ai l’habitude de lire à la vitesse d’un enfant de 6e année, j’ai l’énergie du marathonien qui aperçoit la ligne d’arrivée.

Et j’ai vu Hearts of Darkness : A Filmmaker’s Apocalypse (1991). Apocalypse Now était déjà dans mon top 10, c’est maintenant le grand dieu devant lequel je me prosterne. Voir Coppola à l’œuvre. Voir les embûches, humaines autant que matériels, qui auraient pu faire effondrer le projet. Et entendre les états d’âme du grand cinéaste, ses incertitudes. Constater avec quelle facilité il exprime ses préoccupations, l’aise qu’il a à jongler avec les concepts qu’il veut exposer, tout ça n’a pu que me rendre humble tout en me donnant un idéal vers lequel me lancer.

Je reviens donc à une de mes motivations initiales : écrire le meilleur scénario de tous les temps. Me fixer un objectif moins ambitieux serait d’abdiquer avant même avoir essayé. Comment peut-on créer en espérant moins ? À ceux qui voudront me traiter de prétentieux, je répète que vous serez en droit de le faire si vous m’entendez dire que j’ai atteint mon objectif.

D’ici là, je vise !

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