Quatorze février, objectif atteint. J'ai déposé hier la version 11.4 de mon scénario.
Ça y est. Ce n'est plus un synopsis détaillé, ce n'est plus un scène à scène, c'est un SCÉNARIO ! 89 pages. La première version dialoguée de mon scénario, achevée dans la nuit entre le 11 et le 12 février. Toujours aussi dernière minute pour les dépôts importants, dans ce cas-ci, au très exclusif Fonds Harold-Greenberg. C'est la première fois que je suis éligible à cette bourse. Ça fait des années que je rêve d'y avoir accès, à cause des montants généreux qui y sont offerts. En espérant y faire bonne impression.
Pour ceux qui ne le connaissent pas, Monsieur Greenberg a débuté en affaire en développant la pellicule filmée par les visiteurs d'Expo 67. Il a, par la même occasion, acquis les droits à ces images, amassant rapidement une petite fortune. L'homme s'est par la suite mis à acheter des labos de développement pellicule… l'empire Astral voyait le jour. Ce cher homme est également producteur d'une des séries de films les plus rentables de l'histoire du cinéma canadien… Porky!!!
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La prochaine étape sera une révision complète du scénario et une réécriture en profondeur des dialogues. Peut-être même trouver un titre à mon film. Mais c'est impossible que je m'y mette dès maintenant. Ça fait plus de 8 mois que j'écris sans vraiment de pause, je suis beaucoup trop collé à mon texte pour voir clairement ce qui fonctionne et ce qui a besoin d'être amélioré. C'est pourquoi je vais le laisser de côté un petit moment. Je vais le reprendre quelque temps avant avril, histoire de le dépoussiérer avant un autre dépôt important… SODEC !
Quand je me suis mis à la peinture, c'était dans un moment comme celui-ci. J'avais de gros projets de film sur la table et j'avais une envie désespérée d'instantanéité. Un besoin de créer sans complication, et de voir le produit fini immédiatement. Sans demander d'argent à quiconque, sans l'approbation de personne et sans impératifs de commercialisation.
J'ai choisi de peindre à la canette parce que je pouvais remplir une toile de 4' par 5' en moins de 6 heures de travail, soit généralement une bonne soirée d'ouvrage. Avec un bon speed métal en trame de fond, un six pack, et un paquet de gauloises blondes qui y passe au complet, ça venait me gratter là où la création me démangeait. Assouvir le besoin primal de m'exprimer. Sortir la congestion créatrice comme une vomissure, crier l'affirmation artistique contre une toile. Bref, mettre au monde une oeuvre.
Je n'ai presque pas peint depuis l'été où j'ai peint celle-ci, soit 2005. J'ai bien essayé quelques toiles à l'été 2006 (au total 3), mais mon dernier croquis de l'été est resté inachevé sur un canevas blanc depuis (je ne peux pas peindre l'hiver à cause du froid, mon « atelier » n'étant pas chauffé. En fait, la fenêtre n'a que des volets au travers desquels le vent s'infiltre. Bref, y fa frette - en catalan…).
Je pensais depuis tout ce temps que je ne peignais plus à cause de la peur (intrinsèque à l'artiste) de ne pas réussir aussi bien que cette fameuse toile. Je l'ai remarqué souvent depuis que j'en suis conscient, et je le ressens aussi avec des projets de film. Ça peut causer le syndrome de la page blanche à l'écrivain aussi bien que la peur d'entamer une toile au peintre. C'est un fléau qu'on doit combattre à tous les instants.
Ma deuxième théorie pour mon manque d'accomplissement pictural était que je suis trop confortable. Je n'ai pas besoin de créer parce que ma vie n'en dépend pas. J'ai une blonde que j'aime, je gagne relativement bien ma vie et j'ai le même logement depuis maintenant 7 ans. Pourquoi passerais-je du temps devant un canevas blanc que je dois remplir ? (Ouais, là ça peut aller loin n'est-ce pas. Pourquoi je m'obstine à vouloir faire un film, pourquoi l'amour, pourquoi suis-je sur terre ? …)
En fait, je constate aujourd'hui que mon désir de peindre me vient d'un besoin de compenser la lenteur de l'évolution de mes projets cinématographiques. Les étés où j'ai été le plus productif ont été ceux où j'avais des films à finir. La planque m'a pris près de 5 ans à compléter. Je me suis d'ailleurs mis à peindre à l'été 2002, alors que La planque piétinait et semblait mener nulle part. Je me suis ensuite embarqué dans le projet Lemoyne, qui a pris 3 ans à concrétiser, soit jusqu'à l'été 2005.
L'été dernier, j'avais un film qui débutait (celui-ci, Immersion). Mon besoin de création était entièrement comblé par l'embryon que je voyais prendre vie sous la pointe de mon crayon (souvenez vous du « petit cahier »). À l'été 2006, j'ai pondu 2 « documentaires » d'une heure pour le compte de Pixcom (parlons de sentiment d'accomplissement !), pour m'envoler ensuite vers l'Espagne (oui, je m'envole parfois…).
Me voici donc ici, aujourd'hui (notions vagues dans un blogue). Immersion est en route depuis un petit moment. La première idée, l'étincelle qui a mis le feu à la première brindille (un gars qui tombe dans la lune au quart de tour), m'est venue à l'été 2005 et j'ai rédigé la première version du synopsis au cours d'une nuit d'insomnie au tout début de 2006. Le tournage est prévu pour mai 2009. Ça c'est si tout se passe bien.
Je pense que 2008 sera une bonne année pour la peinture.
… ma troisième théorie, c'est que c'est lié aux années bissextiles…
vendredi 15 février 2008
Apologie de la conclusion
Fabulé par Alex à 08:34
Libellés : peinture et écriture
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