mardi 20 janvier 2009

Un grand naïf

Eh oui ! Je suis toujours là ! J'écris chaque jour depuis le 5 janvier.

Je le crois encore, il faut plus de naïveté que quoi que ce soit d'autre pour faire un film. À force de se leurrer à petite dose, on finit par avancer pas à pas dans la bonne direction. Parce qu'après trois ans de travail, un refus de passer en production pourrait être fatal. On nous dit que ça n'a rien de personnel, que ça n'a rien à voir avec le talent, etc. Je crois justement que c'est très personnel. Aucun créateur ne reçoit un refus avec le sourire. Lorsqu'on passe trois ans à faire progresser une idée, c'est parce qu'on y croit. On y investit le meilleur de soi. On EST le projet. Et c'est là que la naïveté est primordiale.

Si on ne se fait pas un peu d' « à croire », il n'y a aucune façon d'encaisser le coup et de continuer à travailler comme au premier jour. Il FAUT se leurrer en se disant qu'ils n'ont pas compris l'essence du projet. Voilà le cliché pur de l'artiste, et il doit faire son œuvre pour qu'on ait envie de continuer pour leur montrer qu'ils se sont trompés.

On dit souvent que c'est ce qui distingue les sportifs des artistes. Parce qu'en sport, on ne peut pas se faire à croire, puisqu'il y a nécessairement un gagnant et un perdant. Pourtant, je crois que nous vivons le même combat, artistes et sportifs. Un combat solitaire. C'est le combat de la naïveté que certains appellent la confiance en soi. Pour arriver à se dépasser à un tel point qu'on finit par gagner, il faut que dans sa tête on y ait d'abord cru. Et le sport regorge d'histoires de gens qui se sont distingués malgré les obstacles, malgré que les autres ne les voyaient pas comme des gagnants au départ. Que ce soit Maurice Richard ou Wayne Gretzky (en bon québécois, quand je dis sport, je dis en fait hockey...). Voici deux grands naïfs qui ont eu la tête tellement dure qu'ils ont réussi à atteindre leur objectif. Par leur puissance mentale (le mental !). C'est peut-être d'ailleurs à cause de leur grande naïveté qu'ils sont devenus des gens d'exception. En plus d'avoir développé un talent physique, ils ont développé une force de caractère exceptionnelle. Indestructible !



En revanche, si en recevant un refus, je m'assoyais sur mon scénario en me disant que mon projet est déjà parfait, et qu'ils auront juste à mieux le lire la prochaine fois, je serais dans le champs pas à peu près ! Accepter la critique est d'ailleurs la deuxième force qu'on demande d'un wannabe cinéaste.

Je me leurre donc un peu en ce début janvier, après avoir reçu les critiques du comité de lecture. En toute naïveté, je me dis que le temps est mon meilleur allié. Parce que c'est vrai, il me faut du temps pour murir mes idées. J'ai maintenant le loisir de recommencer mon travail pour rendre mon scénario encore meilleur ! Mon plan de réécriture contient probablement les meilleures idées que j'ai eu depuis plus de six mois !

Vous ai-je déjà dit que je prépare le meilleur scénario de tous les temps ?

1 commentaire:

Sylcha a dit…

Que de travail pour arriver à ton but. Alexandre, je continue d'avoir beaucoup d'admiration pour toi, pour ta persévérance. Continue de te faire confiance et de croire à ton projet. Prends le temps qu'il faut pour parfaire ton scénario. Je serai toujours là pour te soutenir.