mardi 10 février 2009

Totale fiction

C'est fini ! Mon scénario est fini !

Mais tout d'abord, je voulais souhaiter la bienvenue à la petite Mia. Elle ne pourra malheureusement pas lire cette salutation elle-même, étant donné qu'elle est née hier à sept heures moins dix. Félicitations à Sophie et Pascal, fiers parents !

Sophie, c'est ma petite sœur (dans le sens de celle qui est née après moi, en opposition à l'autre qui est née avant... non dans le sens qu'elle serait de petite taille... on s'entend). Enceinte depuis près de 9 mois et demi, il aura fallu la provoquer pour que la petite Mia (effectivement de petite taille) veuille bien quitter son nid douillet. On la comprend, la pauvre. Au moins là-dedans, on est certain qu'il fait toujours chaud !

Il aura également fallu qu'on me provoque pour que j'accouche. Ça prend parfois des claques pour qu'on augmente le régime de la machine. Faut croire que ma machine en avait besoin. Je me suis attelé au travail, et j'ai enfanté de la version finale d'Immersion. Ça y est, c'est fini ! Comme je l'ai souvent prédit dans les entrées de ce journal, il s'agit probablement du meilleur scénario... que j'aie écrit jusqu'ici! À peine noircissait-il le papier en sortant de l'imprimante que je l'ai reconnu ! Mon tout petit. Immersion n'est finalement pas le nom qui lui convient. Je l'ai remarqué toute suite, ça ne lui allait pas du tout...

Totale fiction a fini de naître aujourd'hui, le 10 février. Léger, faisant tout juste 93 pages, il est néanmoins robuste et énergique, rempli de péripéties, de mises en scènes audacieuses et de fabulations.

On demande souvent aux artistes comment ils font pour reconnaître l'œuvre, pour savoir qu'elle est finie. Dans le cas de Totale fiction, j'ai souvent annoncé que j'avais terminé une version, ou que j'avais atteint une nouvelle étape, mais jamais encore je n'avais ressenti que j'avais fini. On le sait à cause de ce petit quelque chose de plus, cette approbation inconsciente, ce sentiment de plénitude à la lecture du résultat. Le sentiment d'être arrivé à destination.

Et ma destination, cette fois-ci, c'était la 13.13. Chaque version précédente m'approchait du but sans jamais m'y faire toucher. Comme la courbe d'une équation exponentielle. À chaque nouvelle version, je m'efforçais de me convaincre que c'était la bonne, sans jamais sentir le travail accompli. J'aurais voulu que ce soit plus facile, et que je puisse atteindre la version finale plus rapidement. Mais la tâche à accomplir était audacieuse. Le récit est complexe, truffé d'absurdités et parcouru par des couches narratives qui s'enchevêtrent jusqu'à n'en former qu'une.

J'ai donc avancé pas à pas, version par version, en laissant le temps à l'histoire de se matérialiser avec la bonne courbure, en me servant des éléments solides de la version précédente pour y déposer les nouvelles scènes. Je sais, je me plaignais encore la semaine dernière d'avoir été refusé en production, et maintenant me voici, avouant mes propres torts. J'avoue ne pas en avoir été pleinement satisfait, de ce scénario... Pour me défendre, je dirai seulement que j'avais aussi la force d'inertie contre moi. Celle qui fait qu'à un moment donné, on ne veut plus rien changer. Qu'on se satisfait de l'imparfait...

En tous cas, maintenant mon scénario est complet. J'oserais même dire accompli. Je ne présente pas le scénario au financement avant le mois de mars ou même avril (je sais plus), alors j'aurai le temps d'en corriger les quelques impurtés qui pourraient encore s'y trouver. Reformuler certaines phrases, enlever parfois une virgule, peut-être même corriger des fautes d'orthographe (non, vraiment ?).

Reste à vous dire au revoir. En principe, mon travail de scénariste est terminé. Avec un peu de chance (et la SODEC de mon bord...), ce blog d'écriture se transformera peut-être prochainement en journal de pré-production.